Monique Bertinchamps a passé toute une vie de passion pour les immeubles de prestige dont le château de Porcheresse (Daverdisse).
Monique Boulangé-Bertinchamps est née à Haumont, en France.
Élevée par une grand-mère ayant le sens des affaires dans l’immobilier, très vite elle en apprend le métier. Elle obtient un doctorat en philosophie et lettres à l’ULB et devient chef d’un service juridique au Marché commun. Elle quitte cet emploi pour se tourner vers ce qui la passionne : les belles demeures.
C’est à partir de 1980 que Monique Boulangé s’installe à Bruxelles et commence la constitution de son patrimoine: d’immeubles de rapport.
En 1983, elle achète le château de Laclaireau à Ethe. En 1987, elle achète à Ixelles un hôtel de maître. Ensuite l’ancien consulat du Maroc et en même temps le château de Porcheresse.
En 1996, elle met sur pied les éléments de base de la Fondation demeures et châteaux à laquelle elle léguera tout son patrimoine et qui à pour mission de continuer son travail de sauvegarde des immeubles de prestige acquis après son décès
survenu prématurément en mai 2002.
Deux passions
Pour Monique un immeuble de prestige doit répondre à certains critères: cage d’escalier centrale, cheminées monumentales, parquets et plafonds moulurés, grandes places de réception dans le plus pur style des châteaux, façade de pierre bleue et pierre de France, mais
aussi en pierre de taille. En outre les immeubles doivent être situé dans des beaux quartiers ou dans une belle région. Monique recherchait des demeures de prestiges délabrées mais qui répondaient à ses critères et pour lesquelles elle éprouvait un véritable coup de
foudre. Passion est le mot qui revient continuellement sur les lèvres et dans le regard de Gontran Lambert, son conjoint pendant 17 années.
Gontran est l’autre passion de Monique. En 1985, ils se rencontrent à Bruxelles, où il est restaurateur d’œuvres d’art. Très vite, ils deviennent amis. Plus tard, ils deviendront mari et femme.
Elle était un monument
Exigeante pour elle-mêne, intransigeante dans les affaires, se battant pour chaque denier, n’achetant que des bonnes affaires, discutant sur les devis, participant elle-même physiquement dans la finition des boiseries, elle laissera, à tous ceux qui l’ont connue, le souvenir
d’une femme remarquable.
Son conjoint survivant aime à répéter qu’elle est à elle seule un patrimoine, un monument, qu’ils ont tous réalisé ensemble, qu’il se considère comme un veinard de l’avoir connue et passionnément aimée, qu’il a vécu un conte de fée. Dans son deuil il confirme et son regard en dit long. Le château de Porcheresse devait devenir leur dernière demeure, celle, où ils se retireraient pour vivre une retraite intensément heureuse. La maladie en à décidé autrement. Aujourd’hui Gontran Lambert poursuit l’œuvre de son épouse, il continue l’aménagement de Laclaireau et du château de Porcheresse. Il y vit à mi-temps, l’autre mi-temps devant servir à terminer l’inachevé.
Le château de Porcheresse
C’est en 1996, par un matin brumeux de juillet, que Monique et Gontran viendront sur place acheter ce bâtiment de toute beauté ayant appartenu au Baron Moortgat. Initialement la Baronne voulait en faire sa seconde résidence, mais comme femme d’affaires qui connaissait la valeur de l’argent, elle cède vite à la perspective de revenus
possibles par une exploitation touristique. Ainsi elle donnait les moyens au domaine de voler de ses propres ailes, en destinant une partie des revenus pour effectuer les travaux encore à faire.
Deux tiers du château sont ainsi donnés en location comme gîte au château. Un tiers est réservé à son conjoint. Il viendra s’y installer.
Monique Boulangé Bertinchamps, tout en étant décédée, n’est pas morte. Morts sont seulement ceux qu’on oublie. Son entourage et les spécialistes de la Fondation porteront loin au-delà de ce décès, sa mémoire de femme exceptionnelle, et son activité de sauvegarde. C’est ainsi que son conjoint survivant veut que les choses se passent. Et la passion qui habite encore en lui le pousse à poursuivre ce qu’ils ont commencé ensemble.
Une fondation pour ses châteaux
Monique a acquis tous ces immeubles grâce à ses fonds propres provenant de ses immeubles de rapports. La rénovation et l’entretien des acquisitions se font avec les revenus de ces biens.
La fondation demeures et châteaux, mise en place par Monique Boulangé Bertinchamps est légataire universelle de tout son patrimoine et continue son oeuvre. Dans son testament la Baronne spécifie que la fondation ne peut vendre aucun immeuble faisant partie de son patrimoine. Gontran Lambert possède un droit de veto sur les nouvelles acquisitions et sur le
choix des-locataires qui occupent les biens. La fondation veillera sur ses immeubles de prestige et achètera avec leurs revenus d’autres immeubles de rapports, d’autres immeubles de prestige en état de délabrement et qui valent la peine d’être sauvés. Des spécialistes étudieront la possibilité d’introduire les techniques modernes dans les anciens bâtiments afin d’améliorer leur confort, sans nuire à leur aspect ancien. Ils publieront leurs études, donneront des conseils dans le domaine de la sauvegarde aux personnes intéressées.
La fondation est gérée par maître Jean-Marc Bricart, de Bruxelles et quatre administrateurs dont un comptable, un architecte, un avocat.
Le château réaménagé
La belle approche le long de la Lesse, une pluie fine provoquant une brume automnale rendait l’approche presque mystérieuse. Au milieu de cet environnement mystique, dans une vallée verdoyante formant un magnifique écrin, se dresse le château de Porcheresse. Le charme de l’extérieur a précédé le coup de foudre provoqué par l’intérieur: la symétrie et la grandeur des salons,
les plafonds superbement moulurés, les belles cheminées, du parquet à tous les étages, un beau vitrail et une magnifique cage d’escalier.
C’est l’ensemble de ces critères qui ont poussé la baronne à acquérir cette demeure. L’état de délabrement du château face à tant de beauté n’a pas affecté les deux visiteurs. Les travaux de rénovation ont commencé fin 1996. Non seulement le château mais également ses dépendances ont fait l’objet d’une remise en état. Pendant la durée de la rénovation, la baronne et son conjoint se sont installés dans une chambre aménagée au premier étage des dépendances. Chaque week-end, du vendredi soir au lundi midi, ils participaient physiquement aux travaux. Les sanitaires sont entièrement renouvelés, la toiture remplacée, un travail de décoration remarquable. Des travaux réalisés par des corps de métiers de la région. Le choix et la qualité des papiers peints et le choix de 1a couleur des plafonds contribuent à la beauté de cette décoration.
Des meubles et des lustres anciens, ainsi que des tapis d’Orient complètent la gamme des éléments qui fait que ce château, a retrouvé, non-seulement, son faste d’antan mais un confort et une décoration comme il n’en a jamais eu.